tarabuster

tarabuster [ tarabyste ] v. tr. <conjug. : 1>

• v. 1540 « faire du bruit »; de tarabustis « désordre, querelle » (1387); provenç. tarabustar, crois. de tabustar « faire du bruit » et rabasta « querelle, bruit »

♦ Importuner par des paroles, des interventions renouvelées. ⇒ asticoter, harceler, tourmenter. « mes patrons me tarabustaient pour que j'accepte enfin de partir en congé » (P. Benoit).

♢ (Sujet chose) Causer de la contrariété, de l'inquiétude, de l'agitation à (qqn). Cette affaire le tarabuste. « Toujours une idée qui me tarabuste » (Duhamel). ⇒ ennuyer, préoccuper, tracasser, travailler.

● tarabuster verbe transitif (dialecte tara, agacer, et buster, frapper) Familier Traiter quelqu'un assez durement, le harceler, lui faire des reproches : Tarabuster ses enfants. Être pour quelqu'un un sujet de préoccupation, de tourment ; tracasser : Ce projet le tarabustait quelque peu. ● tarabuster (synonymes) verbe transitif (dialecte tara, agacer, et buster, frapper) Familier Traiter quelqu'un assez durement, le harceler, lui faire des reproches

Synonymes :

- houspiller

Être pour quelqu'un un sujet de préoccupation, de tourment ; tracasser

Synonymes :

- inquiéter

- obséder

- poursuivre

- tracasser

tarabuster

v. tr.

d1./d Importuner en harcelant. Tarabuster qqn pour obtenir qqch.

d2./d (Sujet n. de chose.) Tracasser.

⇒TARABUSTER, verbe trans.

A. — Qqn tarabuste qqn

1. Importuner ou contrarier quelqu'un par des interruptions, par des paroles déplaisantes; harceler par des questions, des demandes, des récriminations. Tu ne fais que me tarabuster pour des prunes. On n'a pas un instant de repos avec toi (MÉRIMÉE, Théâtre Cl. Gazul, 1825, p. 220). Moi j'étais toujours en route... Je tarabustais l'imprimeur... Je faisais sans cesse la navette! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 523).

2. Traiter rudement, houspiller, harceler. Des messieurs d'une importance incroyable jouent le rôle d'agents de police, bousculent les prêtres, tarabustent les pèlerins (HUYSMANS, Foules Lourdes, 1906, p. 127). La vieille bonne, qui lui dit que d'abord elle supportait assez mal d'être sans cesse tarabustée par ma tante (GIDE, Journal, 1912, p. 365).

B. — Préoccuper vivement, causer du souci, du tracas. Synon. tracasser.

1. Qqc. tarabuste qqn. Poussée par mille je ne sais quoi qui m'ont tarabusté la tête, je me mis à courir par des sentiers qui coupaient au plus court (BALZAC, Méd. camp., 1833, p. 259). Il était difficile de ne pas se sentir tant soit peu tarabusté par tous les mauvais bruits qui couraient depuis quelques jours (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p. 6).

2. Empl. pronom. réfl. Qqn se tarabuste. Quand je coche quelques gaillardes un soir de bataille, je tourne le nez et m'endors tout soudain (...) sans me tarabuster comme toi (ARNOUX, Abisag, 1919, p. 182).

REM. 1. Tabuster, verbe trans., région. (Centre), synon. de tarabuster. Mais dans le même temps qu'elle allait le pousser et le tabuster peut-être en paroles, voilà que Madeleine se réveilla (SAND, Fr. le Champi, 1848, p. 128). Imaginez un garçon « à l'envers »: je le tabuste, et il fait le gros dos (GENEVOIX, Assassin, 1948, p. 111). 2. Tarabustage, subst. masc., hapax. Si je m'arrête, quel grabuge et tarabustage pour repartir! (ARNOUX, Seigneur, 1955, p. 37).

Prononc. et Orth.:[], (il) tarabuste [-byst]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [1358 dér. tarrabustis « agitation guerrière » (J. LE BEL, Chron., éd. J. Viard et E. Deprez, t. 1, p. 285)] mil. XVI^e s. intrans. tarrabaster « donner des secousses » (La Confession Margot ds Anc. théâtre fr., t. 1, p. 374); 1562 tarabuster « faire du vacarme » (BONIVARD, Source de l'idolâtrie, p. 3 ds LITTRÉ); 1611 trans. « tracasser, contrarier » (COTGR.). Issu du croisement du m. fr. tabut « bruit, tumulte » (dep. 1400 ds DU CANGE, s.v. tabussare), tabust « rixe, querelle » (1457, ibid.), tabuster « frapper » (1410, ibid.), se tabuter « se quereller » (1478, ibid.), prob. empr. à l'a. prov. tabust « bruit, tumulte » (dep. le XIII^e s., Girart de Roussillon, etc.) tabustar « faire du bruit » (id., UC FAIDIT; v. M. PFISTER, Lexikalische Untersuchungen zu Girart de Roussillon, p. 695), avec le rad. onomat. tar- (tarare¹, tarin¹); l'a. prov. est dér. du rad. onomat. tabb- (tabac²). Voir FEW t. 13, 1, p. 107b et p. 110a. Fréq. abs. littér.:25.

tarabuster [taʀabyste] v. tr.

ÉTYM. V. 1540; v. intr., « faire du bruit », v. 1560; tarrabustis « désordre, querelle », attesté av. 1370; provençal tarabustar (var. talabustar), croisement de tabustar « faire du bruit », même rad. que tabour « tambour », et rabasta « querelle, bruit ». → Rabâcher (d'un rad. tabb-), tabasser.

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1 Importuner ou contrarier (qqn) par ses paroles, ses interventions renouvelées. ⇒ Agacer, asticoter, fatiguer, harceler, tourmenter, tracasser. — Vieilli. Traiter rudement; poursuivre de ses récriminations. ⇒ Houspiller. || Tarabuster ses domestiques.

REM. G. Sand emploie aussi la variante régionale tabuster (François le Champi, XVII).

1 (…) la vieille bonne (…) lui dit que d'abord elle supportait assez mal d'être sans cesse tarabustée par ma tante; puis qu'elle s'y était faite, ayant enfin découvert que « au fond, Madame est très bonne »

Gide, Journal, 6 févr. 1912.

2 Moi, mes patrons me tarabustaient pour que j'accepte enfin de partir en congé. Je n'en ai pas pris depuis que je suis en fonctions.

Pierre Benoit, Alberte, VII.

2 (XVII^e). Vx. || Tarabuster l'attention, l'esprit (cf. Molière, Don Juan, II, 1).

♦ Mod. (Sujet n. de chose). Causer de la contrariété, de l'inquiétude, de l'agitation. ⇒ Contrarier, tracasser (→ Compte, cit. 32).

3 Moi, je ne sais plus dormir. Toujours une idée qui me tarabuste.

G. Duhamel, Chronique des Pasquier, V, IV.

Encyclopédie Universelle. 2012.